Craquer pour la vie de château

Un château, c'est un mythe. Le rêve de beaucoup. Et la France regorge de ces bâtisses de caractère. Alors, à condition de disposer du budget et de la patience nécessaires à l'entretien de ce type de bien, pourquoi ne pas s'offrir cette résidence à part ?

Devenir propriétaire d’un château ? C’est un luxe que la France , terre chargée d’histoire, autorise. Et certains franchissent le pas pour s’offrir, en guise de résidence secondaire, une de ces grandes bâtisses de rêve, loin de la promiscuité urbaine, dans un territoire protégé de toutes nuisances.

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Le bien le plus demandé : un château ou un beau manoir en bon état, d’une surface inférieure à 1 500 m2 avec dépendances, parc, bois et étang.

Mais attention, le rêve peut vite se transformer en cauchemar. Qu’il soit inscrit aux Monuments historiques ou non, l’entretien d’un château coûte cher, beaucoup plus cher qu’une maison, même de caractère.

En conséquence, à moins de le transformer en demeure d’hôtes, en gîte de luxe, voire en musée, le profit risque d’être minime à la revente.

Il ne s’envisage donc pas comme un investissement rentable mais comme une aventure unique. Et le prix, lié à l’affectif et au caractère exceptionnel de ces propriétés, reste difficilement estimable.

Résultat : si le plus gros du marché se positionne, pour la fourchette la plus large, entre 700 000 et 7 millions d’euros, les biens sont souvent surévalués, ce qui rend les transactions très longues, le prix de cession pouvant être finalement deux fois inférieur à celui de la mise en vente. Une bonne nouvelle pour les passionnés de vieilles pierres qui veulent tenter leur chance… à condition de s’armer de patience.

Les secteurs recherchés

Dans la recherche de ce bien si particulier, ce n’est pas le secteur qui l’emporte. Le coup de coeur guide en priorité l’acquéreur, et c’est souvent dans les campagnes les plus reculées que l’offre est la plus fournie et les tarifs les plus abordables.

Dans le Perche, où le nombre de logis, manoirs et petits châteaux proposés attire toujours une clientèle aisée, une belle demeure du XVIe siècle de 330 m2 sur 12 ha de terrain, maison de gardien et petit étang compris, s’est vendue 1,2 million d’euros.

En Ille-et-Vilaine , il reste possible de trouver, avec un budget de deux millions, une demeure à restaurer de qualité avec étang, parc, et même petite chapelle.

En Charente-Maritime , on trouve aisément des châteaux entre un et deux millions d’euros. Les demeures de caractère devenant très à la mode, une demande particulière émane désormais de la part de portefeuilles moins garnis : celle de maisons de maître du XIXe siècle en pierre de taille avec toiture en ardoise rehaussée de cheminées, qui s’échangent à partir de 350 000 euros, avec environ 600 m2 de jardin en ville et jusqu’à une dizaine d’hectares en campagne.

Touraine et Aquitaine : des réserves naturelles

Chenonceau, l’emblématique ; Amboise, témoin de l’empreinte laissée par l’influence italienne ; ou Ussé, célèbre château de la Belle au bois dormant… Ces demeures sont l’âme de la Touraine, qu’elles soient célèbres ou anonymes, élégantes, sobres ou familiales.

La quête d’un château commence généralement sur ce territoire qui regorge de biens de tous les styles, de toutes les époques, et donc pour tous les goûts. Une véritable « réserve naturelle », livre ouvert sur la magnifique période Renaissance.

De fait, la région propose pléthore de petits châteaux de 500 à 1 000 m2 habitables, avec des terrains d’une dizaine d’hectares. Et la demande pour ce type de biens reste constante.

À des prix raisonnables, en comparaison avec ceux pratiqués aux abords de Paris ou près de la Côte d’Azur : ils démarrent à 600 000 euros. Cependant, l’acquéreur trouvera plus aisément demeure à son pied entre un et trois millions d’euros.

En revanche, la Touraine manque de grands châteaux avec d’importants domaines, à dénicher plus facilement en Anjou, en Bretagne ou encore en Normandie, à 10 millions d’euros et plus.

Au sud, l’Aquitaine : son foie gras, ses confits de canard, ses spécialités à base de noix et ses châteaux. On dit que l’Aquitaine compte le plus grand nombre de ces bâtisses en France. Est-ce vrai ?

En tout cas, on en a recensé 280 en Dordogne … contre 79 dans la Loire . La légende ne dit-elle pas « qu’un ange jeta une poignée de sable depuis le ciel et que chaque grain de sable tombant en Dordogne se transforma en château ».

L’offre étant donc plus fournie, c’est là que les prix les plus intéressants se dénichent. À condition de faire abstraction de la périphérie bordelaise, déjà conquise par les très riches propriétaires viticoles (Saint-Emilion, Fronsac…) et où la moindre maison de maître sur un rayon de 25 kilomètres démarre au million d’euros.

En revanche, au coeur du Périgord qui fleure bon la truffe noire, l’offre est beaucoup plus abordable. Comme pour ce château de 440 m2 (11 pièces) dans le Périgord pourpre, avec un terrain d’environ 3 500 m2, mis en vente à 570 000 euros.

Et sur ces terres, la magie opère. Les châteaux conservent leurs donjons, signes de l’époque féodale, tandis que les tours gardent leur chemin de ronde, à un jet de pierre des abbayes romanes.

Encore plus au sud, le Tarn-et-Garonne , où débute le territoire des briques roses propres à l’architecture toulousaine, n’est pas en reste.

De petits castelets – souvent des fermes fortifiées – peuvent encore se trouver à partir de 350 000 euros pour 100 m2 habitables et un terrain d’environ quatre hectares. La vie de château à portée de tous !

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